« Depuis longtemps, et plus encore aujourd’hui, les technologies prennent une place importante dans notre quotidien. La médecine n’échappe pas à ce phénomène. Télémédecine, robotique, biotechnologies, chaque instant apporte une nouveauté plus prometteuse que la précédente. Il n’en demeure pas moins que le dénominateur commun reste l’Homme. L’Homme soignant et l’Homme soigné sont au coeur de ce système technoïde. 
En prêtant serment, le docteur en médecine s’engage, entre autre, à se perfectionner par la pratique. Pour appréhender le bon geste, dans cet art dont la matière première est le vivant, la médecine a toujours eu recours à des fac-similé. Aujourd’hui, au sein de centres de simulation, le praticien se perfectionne avec des comédiens ou des mannequins connectés dans un acte simulé parfois virtuel, flirtant ainsi avec la réalité.
Avec cet « avant-propos », l’Homme soignant teste alors sa technique mais aussi sa propre humanité. En effet, les neurosciences nous éclairent aujourd’hui sur le comportement humain, notamment en situation de simulation, en nous apprenant que pour prendre une décision rationnelle, notre cerveau ne peut faire autrement que de faire appel aux émotions. 
Par une série de photographies, je propose de questionner la place de cette humanité et ses expressions dans ce parcours de simulation, mises en scène de situations techniques mais aussi d’interactions soignant-soigné. Je ne manquerais pas d’observer les « observants » qui tour à tour deviennent observés dans une mise en abîme de cette humanité, penchée sur elle-même dans le seul but d’en prendre soin. »
L’acte créatif est un parcours exploratoire, un chemin expressif de l’intime. La rencontre de Guillaume OLiver avec l’outil photographique fut une révélation tant il répondait à sa soif de découverte de l’invisible. Il a très tôt abordé la notion de récit photographique par la pratique du reportage. Depardon, Koudelka, Eggelston ou Sternfeld furent ses lumières, mais aussi Hopper, Vermeer ou Chilida. Tous lui apprirent la distance, la présence, le regard, l’attitude … autant de choses qui fondent aujourd’hui sa pratique professionnelle.
L’invisible est ce que l’on ne voit pas, volontairement, ou comme des non-dits, inconsciemment. Si peu visibles, si signifiants, Guillaume OLiver cherche à capturer, à fixer la sensation des ces instants. Instants provoqués, volés. Instants attendus, fortuits. Instants solitaires. Il élabore une image, transcription de ces sensations. Images uniques et multiples par la cohésion de ces instants.
Cette exposition a été réalisée à l’occasion de la résidence artistique de Guillaume Oliver au sein du centre de simulation en santé All’Sims du Centre Hospitalier Universitaire d’Angers de décembre 2019 à février 2020. Cette résidence est organisée par le service culturel du CHU d’Angers et l’association Entr’Art.
Remerciements :
L’équipe du centre de simulation - All’Sims : Pr Martin Ludovic, Pr Mercier Philippe, Pr Granry Jean-Claude, Pr Faure Sébastien, Dr Beringue Frédérique, Dr Bière Loic, Dr Bouhours Guillaume, Dr Lebdai Souhil, Dr Rineau Emmanuel, Dr Schmitt Françoise, Rouillard Cécile, Verron Denis, Pelé Florence, Chavanon Axelle, et Brut Stéphane.
Le Centre Hospitalier Universitaire : Jaglin-Grimonprez Cécile, Tréguenard Sébastien, Soltner Laurence, Le Nay Céline, Huet Charlotte, et Albert Laurent.
Les personnels, étudiants et professionnels, qui ont gentiment accepté de figurer sur les photographies et qui en cela sont parties prenantes du projet.
Et un merci particulier à Louise qui a « joué le jeu » et ainsi permis la réalisation de visuels tout à fait symboliques de la recherche menée lors de cette résidence.
Avec les soutiens :
De la DRAC des Pays de la Loire, De l’Agence Régionale de Santé des Pays de la Loire, De l’entreprise Twin Medical, Du Centre Hospitalier Universitaire d’Angers, Du Centre de simulation en santé ALL'SIMS, De l'association Entre'Art
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